Interview de Laurent Douvre, nouveau directeur artistique
Com PBB : Bonjour Laurent, et bienvenue dans l’aventure PBB ! Peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaîtraient pas encore?
Laurent Douvre : Cela fait bientôt 10 ans que j’ai entendu pour la première fois un brass band ! Et ce fût immédiatement un coup de foudre…
Le Burgundy brass que j’ai entendu là m’a tout de suite séduit, et j’ai pu l’intégrer pour y partager des moments exceptionnels. Lors de mon premier concours avec eux à Amiens en 2012, j’ai eu la chance d’entendre le PBB qui devenait ce jour-là champion de France pour la première d’une longue série… Et une nouvelle fois, un brass band m’a transporté comme jamais !
Issu du monde des harmonies et batteries fanfares, j’ai toujours beaucoup joué dans des orchestres amateurs, mais les brass m’apportent d’autres choses : un son envoutant, une ambiance chaleureuse, un niveau de jeu extraordinaire …. Bref, une recette parfaite pour faire de belles choses !
J’ai intégré la musique de la Garde Républicaine en 2011 et cette arrivée sur Paris m’a immédiatement plongé dans le bain de la direction. J’ai pu mettre en avant ma culture cuivres et percussions rapidement en prenant la baguette de l’Orchestre de Batterie Fanfare de Paris, puis de l’harmonie Brassage et du Brassage Brass Band enfin. Tous ces orchestres de haut niveau m’ont permis d’acquérir de l’expérience et m’ont mené jusqu’à mon poste à la Musique des Gardiens de la Paix en 2018.
Com PBB : Comment définirais-tu ton travail/esthétique à la direction d’ensembles ?
LD : J’essaie toujours de trouver l’homogénéité que les brass savent apporter ! Une gestique souple mais ferme permet de tenir un orchestre. En effet, chaque musicien a besoin de s’exprimer ! Il faut donc sans cesse doser entre les besoins et les limites…
J’aime écouter et diriger d’autres ensembles (symphoniques, harmonies, batteries-fanfares) car les techniques sur certains orchestres et les sons ne fonctionnent pas forcément avec d’autres. Entendre et essayer toujours différentes choses permet de proposer de la nouveauté dans la façon de travailler.
Com PBB : Que penses-tu du mouvement « brassband » en France, de son passé, de sa forme actuelle et de son avenir?
LD : Le mouvement brass band français est au tout début d’une nouvelle période je pense ! Beaucoup de chefs fondateurs quittent leurs ensembles et une deuxième génération arrive.
Je ne vais pas lister les ensembles en cours de changement depuis deux ans mais les têtes changent beaucoup, et l’impulsion est inévitablement différente.
Nous nous devons, chefs de cette deuxième période, d’amener aussi loin le mouvement brass band et apprendre à nous renouveler, à nous fédérer autrement ! Des rassemblements sous forme de festivals, ou d’open etc. pourraient voir le jour sur le territoire. Des regroupements de jeunes musiciens également, afin de continuer de faire entrer les brass bands dans les écoles et les conservatoires.
Com PBB : Peux-tu esquisser les contours concrets de la saison du PBB qui débute ?
Notre saison suivra un calendrier de concours, dans un premier temps ! En effet, un retour aux championnats de France permettra à l’ensemble de se remettre au travail après cette longue période de confinement. Dans la foulée, nous concourrons au Flemish open afin de conforter notre travail.
Ces deux préparations permettront d’aborder sereinement le British open de septembre, avec quelques nouveaux dans notre ensemble.
J’aimerais également terminer l’enregistrement du disque commencé sous la direction de Florent Didier, que les derniers mois si particuliers n’ont pas permis d’achever.
J’espère enfin que les salles et organisateurs continueront de faire résonner la musique, afin de nous produire partout où cela sera possible !